avril 9, 2007

le “2S”

La COMMEMORATION DE LA VICTOIRE D’AUSTERLITZ (2 décembre 1805)

Le 2 décembre 1805, la Grande Armée napoléonienne remporte sur le plateau de Pratzen, non loin d’un petit village autrichien du nom d’Austerlitz, l’une de ses plus belles victoires. C’est aussi la première fois que des Saint-Cyriens sortis de l’Ecole Spéciale Impériale Militaire de Fontainebleau sont envoyés sur le champ de bataille, et tombent au champ d’honneur.

Voulant célébrer cet évènement, les Aiglons de Fontainebleau se lancent spontanément l’année suivante, jour pour jour, dans un vaste chahut fait de batailles de pelochons.

Dès lors, les saint-cyriens surnomment la date du 2 décembre la Saint-Austerlitz. Cette fête s’inscrit dans la coutume de Saint-Cyr et devient une commémoration essentielle dans la vie des élèves: le 1er décembre au soir, les élèves célèbrent la veillée de l’Empereur durant laquelle celui-ci visite ses troupes à leur bivouac; la veillée se termine par une grande bousculade entre Anciens et conscrits, ce qu’ils appellent “faire Pratzen”.

Journal le Petit Méridional - 10 déc 1890

En 1905, la Saint -Austerlitz change de nom pour devenir le “2S”. Ce jour-là pour la première fois, le Père Système apparaît dans la tenue de l’Empereur, suivi du Conseil des Fines, ces derniers revêtues d’uniformes de l’Empire. Déjà, sous le Second Empire, le 2S avait évolué vers une reconstitution de la bataille sur le Marchfeld entre deux camps distincts: les Français et les Autrichiens. Mais cette bataille ressemble alors davantage à une foire d’empoigne qu’à une reconstitution historique.

En dépit des avatars de l’Ecole, cette fête s’est puissamment ancrée dans la tradition saint-cyrienne. Ainsi, n’ayant pu reconstituer la bataille pour l’anniversaire du mois de mois de décembre, la promotion Nouveau-Bahut (1945-1947) le fait à l’occasion de son Triomphe.

Napoléon Bonaparte 1er Consul - toile de DAVID

LA RECONSTITUTION DU 2S DEPUIS LES ANNEES 1950

Depuis le transfert de l’Ecole à Coëtquidan, certaines innovations ont été apportées. En 1956, la promotion Franchet d’Esperey, notre promotion marraine des 50 ans, organise le 2S à un endroit du camp présentant une ressemblance étonnante avec le plateau de Pratzen. La reconstitution prend une ampleur considérable, d’autant plus que les élèves se confectionnent des uniformes de l’Empire et utilisent de nombreux artifices. Elle garde cependant son caractère enthousiaste, les combattants s’affrontant avec humour et bonne-humeur.

Depuis une quinzaine d’années, le 2S constitue en outre le moment privilégié pour rapprocher tous les saint-cyriens de tous âges et de tous grades lors de “L’appel des promotions“. Réunies au Musée du Souvenir, les promotions rassemblées par ordre d’ancienneté autour de la promotion dernière entrée dans la famille, répondent “présent” à l’appel du Père-Système du 2° Bataillon qui les énumère les unes après les autres. Suivie de la sonnerie aux morts, cette cérémonie solennelle témoigne de la continuité de l’esprit Saint-Cyrien qui se transmet de promotion en promotion.

La journée du 2S se termine alors par un bal ouvert par le Grand Carré en tenue d’Empire.

Extrait tiré du site de la Saint-Cyrienne www.saint-cyr.org

“Les élèves avaient pris l’habitude, vers 1861, de célébrer certains anniversaires par des luttes épiques dans les dortoirs. Après 1871, l’usage s’établit de fêter chaque année l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz. Les réjouissances commençaient la veille dans les dortoirs, après le coucher, par l’attaque du plateau de Pratzen. Les matelas accumulés formaient des retranchements qui s’élevaient jusqu’au plafond ; bidons et gamelles servaient d’instruments pour battre la charge, et les élèves, en chemise, armés de traversins et de sacs à linge, se livraient des combats homériques, pendant que de grands bruits de planches imitaient les détonations d’artillerie. Cet affreux vacarme s’accomplissait dans l’obscurité la plus profonde, tous les becs de gaz ayant été prudemment éteints. Invariablement, l’Adjudant de service se présentait et pendant quelque temps, on entendait d’un bout à l’autre du dortoir l’injonction sacramentelle : « Prenez vos draps » (pour allez coucher à la salle de service: locaux d’arrêts…)

Le lendemain, toute la journée se passait à préparer les illuminations de la nuit prochaine. « Les cahiers de cran deviennent d’immenses chapeaux à glands effrangés, des torches convulsivement tire-bouchonnées, des guidons maculés d’encre qui se brouillent en arabesques symboliques. Puis toute cette friperie disparaît au fond des fausses manches, derrière les énormes atlas de la bibliothèque et sous la chaire même où chaque jour, les Officiers viennent dogmatiquement s’endormir ». En même temps, des programmes circulent et chacun reçoit sa place assignée pour la fête.

A la porte du réfectoire, les compagnies viennent se masser au fond de la cour - c’est la nuit d’ Austerlitz, la veillée fameuse où les grenadiers, armés de torches, escortèrent le grand Empereur à travers les bivouacs. « Alors les profondeurs de la cour Wagram s’illuminaient tout à coup. Des serpentements de flammes lèchent les troncs noircis des tilleuls. Les torchent se consument peu à peu, jetant dans la foule des échappées rougeâtres, à travers lesquels les casques de papier, les drapeaux. Les uniformes s’agrandissent Fabuleusement ». Et. entonnant la vieille chanson de la galette, les deux promotions, fraternellement confondues, tournent longtemps encore autour des bûchers fumeux où achèvent de se consumer les formules balistiques et les projections sur surfaces courbes”.

Posted by Le Scribe under Non classé |

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