juillet 17, 2007

La Beaumont à l’unisson

“La Beaumont à l’unisson”
article écrit par l’EOA VALLET, Scribe de la promotion, et paru dans le Revue Casoar n°186 de juillet 2007.

Arrivée au Stade de France

Seine-Saint-Denis, un samedi après-midi. Sur les abords du Stade de France®, de jeunes gamins du « neuf trois » s’essayent au football sous le regard tutélaire d’une affiche de Zidane. Le temps est serein. Un homme seulement semble s’agiter à l’entrée de la porte T. Mais c’est compter sans la Beaumont ! La quiétude de ces lieux sera bientôt troublée par l’arrivée progressive de jeunes gaillards sifflotant gaiement « les Casos ». Débouchant du passage souterrain, les silhouettes hirsutes de 183 cyrards manifestement égarés dans cette jungle de béton viennent progressivement tapisser les murs du Stade. Quelques minutes se passent et c’est déjà l’invasion. Les bagages et les porte-GU s’amoncèlent inlassablement au pied de l’enceinte marmoréenne. Ce cortège bigarré sans fin tranche avec l’image terne de ce « monument national » qui en a pourtant déjà vu de toutes les couleurs depuis son inauguration en janvier 1998 : la finale de la Coupe du monde de football Brésil / France, le concert des Rolling Stones, l’Opéra Aïda, la Nuit Celtique…

Billet d’entrée du Stade de France

Mais jamais la « cathédrale de lumière » - pour reprendre le surnom donné par ses créateurs – n’a vu de plumes rouges et blanches flotter dans son cœur, de même que jamais un stade n’a vibré au son d’une Marseillaise chantée en cœur par 80 Saint-Cyriens. Cette première dans l’histoire du sport l’est tout autant pour la Spéciale ; c’est donc avec un impatient enthousiasme doublé d’une certaine appréhension que nous franchissons les grilles du Stade. Des hommes en noir sont arrivés et nous prennent en charge après nous avoir contrôlés. Sait-on jamais, un individu mal avisé aurait pu se glisser parmi nous et les quelques invités qui nous accompagnent. Les sacs déposés, le groupe regagne rapidement le lieu de répétition où les micros sont déjà installés. Après quelques essais concluants, les crânes youlés cèdent la place aux têtes hirsutes de la chorale galloise également venue s’entrainer sur la pelouse. Une collation digne du « petit déjeuner du matin » de Raphaël Ibanez nous attend dans une petite salle dans les oubliettes du stade. Après un bref échange de cadeaux – insigne et vin promo d’un côté, cravate de rugby de l’autre – élèves, cadres et invités dégustent délicieusement ce festin de roi. Avec toute la retenue que l’on reconnait à un bataillon de criquets qui ne s’est pas restauré depuis le dernier repas.

Les tribunes

L’heure de gloire approche à petites foulées. Parés de leur habit de lumière, les 80 chanteurs rejoignent discrètement l’ouverture par laquelle ils vont s’engouffrer dans quelques instants, tandis que les autres dévalent les corridors pour se fondre au milieu des 80 000 spectateurs. C’est l’heure. Bombant le torse, levant la tête et tendant les bras, la petite délégation pénètre dans l’arène en ordre serré pour gagner son emplacement aux côtés de la vingtaine de choristes gallois. Les paroles du Hen Wlad Fy Nhadau sont les premières à résonner dans le Stade sous les acclamations du public, tout entier charmé par la jeune cantatrice. « A nous de jouer ! » Notre hymne national s’élève alors solennellement, aussitôt repris par la foule. Le symbole est fort, le spectacle est grisant, l’écho des tribunes retentissant tout autour de nous. Le Carré rouge de Cyrards se détache sur le Carré vert du terrain sous le feu des projecteurs et la clameur des spectateurs. L’apparition des joueurs du XV de France la transforme en un hourra collectif et signale notre départ. La formation s’ébranle et s’éclipse par la poterne ouest. Nos fiers chevaliers n’ont alors plus qu’à suivre le match du haut de leurs sièges, casos au vent, insigne promo déplié. Les places, procurées gracieusement auprès de la « fédé de rugby », nous permettront de supporter d’une seule voix l’équipe de France jusqu’au coup de sifflet final.

vestiaire des Cyrards au Stade de France

Cette expérience unique aura sans conteste rehaussé l’éclat de la rencontre qui, je pense, aura été à la hauteur de nos attentes et récompensé des démarches longues et fastidieuses. Ce que certains appellent les « dessous du stade ». De fait, il aura été plus facile d’obtenir le consentement de la FFR que l’aval de la haute hiérarchie militaire, et c’est pourquoi nous tenons encore à remercier tous ceux qui, à leur niveau, auront œuvré pour cette réussite. L’aura rugbystique du Stade de France nous a souri : le lien armée-nation s’est renforcé, l’esprit de Cyr s’est retrouvé dans les valeurs de « l’âme ovale », et tous les détracteurs ou les sceptiques.ont du s’incliner.

L’essai a été transformé. Quel sera le prochain rendez-vous ?
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EOA VALLET, Scribe de la promotion

La promotion capitaine Beaumont au Stade de France

Quelques mots de félicitations ont ponctué cette brève apparition télévisée :

Notamment cet éditorial du président de la Saint-Cyrienne le général GODINOT, paru dans la revue Casoar

Ceux d’entre nous qui suivent avec passion le tournoi de rugby des « six nations » ont eu la surprise, à l’occasion de la diffusion de « France-Pays de Galles », disputé le 24 mars au stade de France, de voir et entendre nos jeunes camarades de la promotion « capitaine Beaumont » chanter notre hymne national, à l’unisson de notre XV de France. Tout le deuxième bataillon était là, impeccable, en « grand U », et notre « Marseillaise », quoiqu’en aient dit les grincheux, avait de la gueule. Bel exploit des jeunes cyrards, sans fausse note, sans « perche » qui aurait tout gâché. A ceux qui ont fait part de leur déception devant un médiocre soutien médiatique - certes parler de la chorale de Saint-Cyr, école des officiers, irrite les oreilles plus habituées à entendre des mots plus martiaux , je fais remarquer que paraître à la télévision, un samedi soir, sur une grande chaîne nationale, en « prime time », avec un audimat de 6.400.000 téléspectateurs, est une opération tout à fait extraordinaire. Ce type d’essai est vite transformé quand nos jeunes se mesurent à la réalité du monde d’aujourd’hui : tous les témoignages concordent : que ce soit en opérations, en stage, ou en régiment, le cyrard d’aujourd’hui est bien dans sa peau, performant, rayonnant. […]

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Après une annonce sur leur site, quelques photos sur le site d’ArmeeFrançaise => LIEN

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