mars 24, 2007

Le G.U.

Saint-Cyrien en Grand Uniforme

HISTOIRE DU GRAND UNIFORME (le “GU”)

Les élèves pensionnaires admis à l’Ecole Spéciale Militaire étaient tenus d’apporter lors de leur arrivée un certain nombre d’effets dont voici la description:

“chaque pensionnaire admis à l’Ecole sera tenu d’y apporter un trousseau composé de: 9 chemises en toile de cretonne, 9 paires de bas coton de couleur, 9 mouchoirs de poche, 4 bonnets de nuit, 9 cravates blanches, 1 cravate en soie noire, 2 paires de souliers, 1 boîte à graisse pour les souliers, 1 brosse à habits, 1 peigne à décrasser, 1 tire bourre, 1 épinglette, 1 tourne-vis; 1 couvert en argent, 1 timbale, 1 gobelet d’argent, 1 havresac. Uniforme: 1 surtout, 1 veste et 2 culottes bleues, 1 uniforme complet de l’infanterie de ligne, 1 chapeau, 1 paire de guêtres d’estamette noire, 1 paire de guêtres blanches.”

C’est à la demande du ministre de la guerre que l’uniforme de Saint-Cyr fut tout d’abord celui de l’infanterie de ligne; en effet à la date du 5 mai 1803 le ministre de la guerre écrivit au Général Bellavène, commandant l’école : “les élèves doivent avoir l’habit, la coiffure, l’équipement et l’armement de l’infanterie de ligne. Cette arme est la plus nombreuse, la majorité des élèves sera donc placée dans celle-ci à la sortie de l’école”. Un décret impérial du 25 février 1806, prescrivit qu’à date du renouvellement de 1807, le shako serait la coiffure de l’infanterie de ligne disposition applicable à toutes les armes. C’est alors que l’on voit apparaître les plaques de shako. Pour les élèves de l’Ecole Spéciale Militaire, elle est en losange: elle représente l’aigle impérial, couronné, estampé en relief, tenant un foudre dans ses serres et la tête tournée vers la gauche de l’homme. Au dessous de l’aigle, sont inscrites les initiales E.S.I.M. de l’Ecole Spéciale Impériale Militaire.

Le 22 avril 1814, la cocarde blanche est arborée sur le shako. La couleur de l’Ecole devient l’amarante. Elle le restera jusqu’en 1831. En 1845, l’uniforme de Saint-Cyr est créé. Le shako est surmonté d’un pompon de forme et de couleur différente pour les grenadiers et les fusiliers. A partir de cette date, le Grand-Uniforme, bien que disparaissant à certaines époques, resta sensiblement le même.

Quelques dates sont cependant à retenir pour rendre compte de son évolution :

En 1849, la grenade de soie jaune est portée par les élèves et devient l’insigne de l’école.

En 1919, après la Grande-Guerre, l’uniforme de Saint-Cyr est le bleu horizon. La tenue comporte le shako orné du casoar, les gants blancs, les épaulettes de laine écarlate et le sabre baïonnette du mousqueton au ceinturon. Cette tenue de sortie bleu horizon sera portée jusqu’en 1934 où elle sera remplacée alors par le Grand Uniforme. Cependant, pendant cette période, l’uniforme subit quelques changements. C’est à partir de 1925 que le galon d’élite orne le képi de tenue de sortie. En fait, c’est en octobre 1933 où pour la plus grande joie des élèves, la tenue bleu horizon fait place à l’uniforme traditionnel de Saint-Cyr: tunique noire, col et parements bleu ciel, pantalon garance à bande bleu. Renouant avec la tradition de 1905, la sabre est porté en tenue de sortie pour las Anciens, les bazars portant le sabre baïonnette du mousqueton au côté. Les officiers de l’encadrement portent également le G.U. avec les ornements distinctifs qu’on leur connaît: épaulette à franges souples de capitaine pour les officiers subalterne et épaulettes à franges rigides pour les officiers supérieurs.

Après la seconde guerre mondiale, seuls les élèves de la garde au drapeau de Saint-Cyr portent le Grand-Uniforme ; en effet tous les élèves de l’E.M.I.A. portent l’uniforme américain kaki avec le calot bleu ciel à tranche rouge. Pour les prises d’armes, ils sont tous dotés du M.A.S. 36. A partir de mars 1946, le G.U. est supprimé même pour la garde d’honneur. Mais le désir de faire revivre la tradition est bien présente et le 14 juillet 1947 derrière leur drapeau, les Saint-Cyriens défilent en casoar et gants blancs. La tenue est la gabardine kaki modèle officier et les casos sont fixés sur des képis aux couleurs de Saint-Cyr. Par contre, lors du triomphe de la promotion suivante, le 8 août 1948, les casoars fleurissent les shakos des Saint-Cyriens. C’est ainsi la première fois depuis la guerre qu’une promotion portait le shako du G.U. Le 14 juillet 1949 , les deux bataillons de l’E.S.M.IA. défilent sur les Champs Elysées revêtant l’uniforme traditionnel de Saint-Cyr. Tant les élèves issus du concours direct que ceux du concours corps de troupe, portent le Grande Uniforme. A cette époque, l’Uniforme ne porte pas encore d’insigne de grade ou de galon. Ce n’est qu’en 1950 que l’uniforme de Saint-Cyr est rehaussé du galon d’aspirant, marque distinctive des élèves officiers d’active: le trèfle doré pour les élèves du Premier Bataillon et argenté pour les bazars. En 1960, des modifications apparaissent dans la constitution du G.U.: sa coupe est rendu plus seyante, son pantalon plus étroit et sa veste raccourcie. Le fusil MAS 36, jusqu’alors l’arme individuelle des élèves est remplacée par le M.A.S. 56 et son poignard baïonnette.

La séparation des deux écoles le 13 décembre 1961 verra de la même façon naître l’uniforme de l’E.M.I.A. Ceux-ci porteront le sabre alors qu’il faudra attendre 1966 pour que le Premier Bataillon de France en soit doté.

La réforme de 1983 ayant rapporté la scolarité de l’E.S.M. à trois ans, la promotion “Général de Monsabert”, première concernée par la réforme, portera le G.U. 3 ans de suite ! C’est ainsi que le Grand Uniforme sera réservé aux élèves de 2° et 3° années quand ceux de 1° année porteront la TDF. De même, c’est à partir de cette époque que les élèves de dernière année portent le grade de Sous Lieutenant et arborent sur leur G.U. l’épaulette et la contre épaulette or de Sous Lieutenant.

En 2002 une nouvelle réforme de la scolarité va impliquer le port du G.U. dès la 1ère année. En effet, la promotion « général Vanbremeersch » (2001-2004), qui, en étant bahutée en début d’année de 2°Bat, baptisée exceptionnellement le soir du 2S et en bahutant ses bazars du 3°Bat en juin de la même année, fera office de promotion tampon dans la transmission des traditions saint-cyriennes. C’est depuis que le G.U. des premières et deuxièmes années se différencie uniquement sur la couleur des alphas brodés sur les manches, argentés pour les uns, dorés pour les autres. La Galette reste l’apanage des Sous-Lieutenants du 1er Bataillon de France.

alpha 3°bataillon
alpha 2°bataillon
Hongroise 1° Bataillon

LE CASOAR

Le 24 août 1855, le bataillon de Saint-Cyr est passé en revue par la reine Victoria. Pour cette occasion, sur décision du ministre, le Pompon sera remplacé par un ” superbe plumet retombant, blanc et rouge “. Leurs majestés parcoururent au pas le front des troupes. Arrivés devant l’Ecole Spéciale Militaire, elles tournèrent à droite, passèrent successivement devant les lignes de l’infanterie, de la cavalerie et de l’artillerie, puis revinrent devant le bataillon de Saint-Cyr. La Reine est profondément émue; elle vient d’apprendre qu’en son honneur, Le Premier Bataillon de France porte ses couleurs pour la première fois.

Pourquoi l’avoir appelé “Casoar” ? La comparaison du superbe plumet avec le plumage magnifique de l’oiseau y est certainement pour quelque-chose; mais aussi sans-doute, des casoars ayant fait leur apparition au jardin d’acclimatation de Paris, le terme était-il en vogue à cette époque.

Casoar 1 Casoar 2

ORIGINE DE LA GALETTE

Aux débuts de l’Ecole, les élèves ne portaient aucun grade et aucune épaulette sauf ceux qui se distinguaient par leur bonne conduite et leur travail.

En 1817, l’Ecole comptait six compagnies. Dans chacune d’elle on trouvait un sergent-major, deux sergents et quatre caporaux parmi les élèves. Les élèves d’élite étaient divisés entre les grenadiers, portant les épaulettes rouges, et les voltigeurs, portant les épaulettes à corps vert et franges rouges.

En 1823, on vit l’apparition de la contre épaulette de couleur bleu foncé et à liséré rouge. Elle était portée par les élèves simples fusiliers. Sa forme plate la fit désigner sous le nom de galette. Ainsi on nommait Officier Galette l’élève qui n’était ni gradé, ni homme d’élite.

La Galette fut supprimée en 1845. C’est lors du triomphe de la promotion d’Isly que les Officiers, en signe de protestation vis à vis de cette mesure, entonnèrent pour la première fois le chant La Galette.

La Galette

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